Appeler au bien et condamner le mal Partie 4 : Avec Science
La louange est à Allah, Seigneur des univers, et que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur notre Prophète ﷺ Mouhammad, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.
Chers croyants, le but final de cette série de discours, c’est que chacun d’entre nous appelle les autres à faire le bien et à délaisser le mal. Et pour bien le faire, il faut quatre qualités principales: الرفق : la douceur, الحلم : l’indulgence (ne pas se précipiter, être patient lorsqu’on appelle à faire le bien et à délaisser le mal, et se contrôler face à la réaction de celui à qui est donné le rappel), العلم : le savoir et enfin, الحكمة : la sagesse.
Aujourd’hui, nous verrons العلم c’est-à-dire le savoir, la science.
Avoir de la science pour appeler les gens à faire le bien et à délaisser le mal, cela ne signifie pas avoir des diplômes universitaires ou la faculté des sciences islamiques.
Avoir de la science pour appeler les gens à faire le bien et à délaisser le mal ne signifie pas non plus connaître le Qourr-ân entier par cœur ou avoir des attestations pour donner des cours religieux.
Avoir de la science pour appeler les gens à faire le bien et à délaisser le mal ne signifie pas non plus être imam de mosquée. Non, pas du tout.
Le savoir ici c’est de bien connaître et maîtriser la notion du bien à quoi tu veux appeler les autres, et bien maîtriser la notion de mal à quoi tu veux appeler les autres à délaisser.
Par exemple, tu veux corriger la prière/jeûne de quelqu’un, pour cela tu dois bien connaître les règles sur la prière/jeûne, pour ne pas l’induire en erreur en lui imposant une chose qui n’est pas obligatoire ou lui faisant délaisser une règle essentielle dans la prière (différentes écoles de jurisprudence avec ses preuves: Qourr-ân, hadith..). Pour cela, tu n’as pas besoin de connaître toutes les règles de l’Islam, mais tu dois maîtriser le bien auquel tu vas appeler et ce que tu vas « empêcher ». Par contre si tu as encore plus de savoir, c’est encore mieux.
L’essentiel c’est que lorsque veux transmettre quelque chose, tu le fasses avec les preuves de ce que tu avances.
Allah dit:قُلْ هَذِهِ سَبِيلِي أَدْعُو إِلَى اللّهِ عَلَى بَصِيرَةٍ أَنَاْ وَمَنِ اتَّبَعَنِي
{Dis: “Voici ma voie, j’appelle les gens [à la religion] d’Allah, moi et ceux qui me suivent, nous basant sur une preuve évidente}S12,v108.
Avec savoir et non avec ignorance! Car celui qui appelle les gens à quelque chose qu’il ne maîtrise pas, ce à quoi, il risque de faire plus de mal que de bien, car il peut se retrouver à appeler à quelque chose qui n’est pas permis par Allah. Il peut même, sans s’en rendre compte, autoriser l’interdit ou rendre interdit ce qui est licite. Allah dit à son Messager ﷺ:
قُلْ هَلْ يَسْتَوِي الَّذِينَ يَعْلَمُونَ وَالَّذِينَ لَا يَعْلَمُونَ إِنَّمَا يَتَذَكَّرُ أُوْلُوا الْأَلْبَابِ
{Dis “Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas?” Seuls les doués d’intelligence se rappellent}S39,v9
Et Allah dit au Prophète ﷺ: فَاعْلَمْ أَنَّهُ لَا إِلَهَ إِلَّا اللَّهُ وَاسْتَغْفِرْ لِذَنْبِكَ وَلِلْمُؤْمِنِينَ وَالْمُؤْمِنَاتِ
{Sache donc qu’en vérité, il n’y a point de divinité à part Allah, et implore le pardon pour ton péché, ainsi que pour les croyants et les croyantes}S49,v19. Ce verset commence par {Sache} donc le savoir avant même l’action: {et implore le pardon}
Donc le savoir doit être là avant l’action. Avant d’agir, il faut savoir comment agir. Avant de parler, il faut apprendre.
Il est rapporté, qu’un jour, sur le chemin du retour d’une bataille, un homme parmi les compagnons était dans la nécessité de faire les grandes ablutions (ghousl) alors qu’il était blessé à la tête. Il demanda à certains de ses compagnons s’il y avait possibilité pour lui de ne pas se la laver (utiliser tayymoum, car blessé, et il faisait très froid), mais ils lui dirent qu’il devait obligatoirement se laver la tête car il y avait de l’eau. L’homme s’exécuta, en faisant les grandes ablutions, et il en mourut. Lorsque le Prophète ﷺ fut, plus tard, mis au courant de cela, il dit au sujet de ces personnes, plein de reproches: قَتَلُوهُ، قَتَلَهُمُ اللهُ، أَلاَ سَأَلُوا إِذْ لَمْ يَعْلَمُوا، فَإِنَّمَا شِفَاءُ الْعِيِّ السُّؤَالُ « Ils l’ont tué, qu’Allah les châtie comme ils le méritent, Ne pouvaient-ils pas demander quand ils ne savent pas, la question est le remède de l’ignorance« [Abû Dâoûd].
Donc si tu ne maîtrises pas ce à quoi tu appelles, tu peux faire être la cause de catastrophes !
Mais n’oublions pas qu’il ne faut pas se dire comme certains, je ne peux pas appeler les gens à faire le bien ou à laisser le mal car je ne suis pas assez savant. Ce que tu maîtrises, transmet-le.
Voici l’exemple d’ Abou Bakr, un grand commerçant de 38 ans, qui vient d’embrasser l’Islam. Cinq sourates sont révelées, Al ‘Alaq (Iqra), Al m
Mouzzammil, Al Moudaththir, ADDoha, et Al Fâtiha.
Ce n’est pas grand-chose, par rapport à celui qui connait parmi nous le Qourr-ân en entier et la Sounnah.
Mais avec ces cinq sourates, Abou Bakr a fait des merveilles.
En une semaine, il a transmis ce qu’il a compris et il a fait rentrer dans l’Islam six personnes. Ces personnes tellement exceptionnelles qui sont parmi les dix personnes élues du Paradis : ‘Outhmân ibn ‘affân (34 ans), qui deviendra plus tard le Calife des musulmans [imagine la récompense dans la balance d’Abou Bakr], Sa’d ibn abî waqqaS (22ans) qui conquerra plus tard l’Irak. Imaginez la récompense d’Abou Bakr qui l’avait appelé à faire le bien à laisser le mal. Et cette époque, Abou Bakr n’était ni imam, ni détenteur de diplômes en sciences islamique, il connaissait et comprenait parfaitement ces cinq sourates. Il avait الغيرة على الدين , l’envie sincère d’amener les gens au bien. Pose-toi la question: « Depuis combien de temps tu es musulman, qu’as-tu appris comme science (sur la prière, jeûne, le bon comportement, la bonne morale et l’as-tu transmise aux autres?« … Wa l-hamdou-li-Llahi rabbi-l’alamîn.